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Pépite planquée

En raison de son emplacement, le parc du Studerstein ne paie pas de mine. Pourtant, c’est un lieu chargé d’histoire et de bonnes ondes. Pour la Bärnoise, il rime avec télétravail... et rhume.

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Patricia Michaud aime poser ses mains sur les troncs centenaires et sentir le calme revenir presque instantanément. (Bild: Silja Elsener)

Son emplacement, si proche de la Bremgartenwald, lui fait du tort. Promeneur·euse·s ont vite fait de l’ignorer et de se laisser aspirer, tête baissée, par le mammouth vert. Il faut dire que la configuration du parc végétalisé du Studerstein n’est pas très engageante au premier abord: il est littéralement coincé entre la Neubrückstrasse d’un côté, des jardins communautaires de l’autre et le Viererfeldweg du troisième.

Et pourtant, une fois que l’on a pénétré dans cette espèce de micro-forêt triangulaire, on ne s’y sent étonnamment pas à l’étroit. Au contraire, l’espace est aéré et paisible, malgré la route et l’autoroute toutes proches.

Trou de mémoire

Les arbres centenaires qui peuplent la zone ne sont pas pour rien dans cette atmosphère sereine. La vue sur les sommets enneigés non plus. Sigmund Gottlieb Studer ne s’y est pas trompé en 1788, lorsqu’il a peint depuis cet endroit son célèbre panorama alpin.

A ne pas confondre avec son fils Gottlieb Samuel Studer, scientifique et membre fondateur du Club Alpin Suisse, en l’honneur duquel une pierre monumentale a été érigée sur place, la fameuse «Studerstein». C’est d’ailleurs l’imposant menhir qui a donné au parc son surnom. Officiellement, on devrait l’appeler «Bei den Eichen», une information que même Google Maps semble avoir oubliée.

Les blouses vertes

Pour l’habitante de la Länggasse que je suis, Studerstein – ou plutôt Bei den Eichen – rime avec télétravail. Lorsque je bosse depuis la maison et que l’envie de prendre l’air se fait pressante, c’est dans ce coin de verdure que me portent presque toujours mes jambes. Et comme télétravail rime pour sa part souvent avec refroidissement (que ce soit le mien ou celui de mon fils), les vénérables chênes se sont mués en guérisseurs.

Je ne manque pas de venir me glisser sous leur feuillage rassurant et de poser mes mains contre leur tronc rugueux afin d’y puiser l’énergie pour lutter contre les microbes. 

Non sans leur avoir demandé l’autorisation au préalable: il y a quelques années, alors que j’effectuais un reportage pour un magazine de randonnée en compagnie d’une géobiologue et druidesse, j’ai appris que si l’on fonce sur un arbre tête baissée, il risque de se sentir envahi et de se «refermer».

Le bonheur est dans le parc

Je n’en voudrai pas aux personnes sceptiques qui lèveront les yeux au ciel en lisant ce qui suit: chaque fois que je traverse le modeste parc, une sensation de calme, et parfois même de chaleur, m’envahit. Je ne parle pas d’un effet miraculeux ou d’une guérison instantanée. Loin de là. Un quart d’heure plus tard, lorsque je suis de retour à la maison, je me retrouve confrontée à la dure réalité, à savoir un nez qui coule, une gorge qui gratte, une tête qui cogne, trois tonnes de boulot en retard et un appartement qui mériterait un bon gros ménage.

Reste que dans mon mini-bout de forêt, entourée de mes vénérables copains feuillus, j’ai droit à quelques minutes hors du temps. Un de ces moments de perfection qui sont toujours à portée de main et qu’il suffit de cueillir, même près de chez soi.

Une grande première nationale

Je me suis souvent demandé si «Bei den Eichen» était une sorte d’antichambre de la Bremgartenwald. A l’image de toute la frange méridionale de la forêt, cet endroit aurait-il été coupé du reste de l’étendue boisée en raison de l’urbanisation de la zone, construction de l’autoroute en tête?

Quelques recherches en vue de la rédaction de cette chronique m’ont détrompée. Il s’agit en fait de l’un des anciens jardins botaniques de la ville de Berne, plus précisément un arboretum. Ce dernier a été créé en 1809 sur une pelouse parsemée de bancs et agrémentée, depuis la toute fin du 18e siècle, d’une pépinière.

A l’époque de son inauguration, l’arboretum de la Länggasse était même le plus important du pays, avec pas moins de 320 espèces d’arbres et d’arbustes résistant au froid. Grande première en Suisse: cet espace d’étude en plein air était ouvert au grand public. Des sources datant du début du 20e siècle semblent néanmoins indiquer qu’une partie des arbres ont été abattus pour les besoins de l’Exposition nationale de 1914 à Berne.

Retour à la vie normale

C’est donc une pépite de l’histoire botanique bernoise, et même nationale, qui se terre dans ce modeste triangle de verdure planqué au fond de la Länggasse. Comme souvent – et c’est tant mieux! -l’histoire quotidienne a néanmoins repris le dessus et désormais, le parc du Studerstein sert surtout de place de pique-nique aux étudiant·e·s en sciences du sport de l’Université, de toilettes aux chiens du quartier ou d’oasis zen à la Bärnoise stressée et enrhumée en quête de bonnes ondes réparatrices. Le tout sous le regard bienveillant et probablement un peu amusé des arbres ancestraux. Après tout, ils en ont vu d’autres.

 À écouter en se baladant entre les chênes: Another One (District Five)

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