Bärn Beach
S’offrir en une heure top chrono de mini-vacances balnéaires aux portes de Berne, c’est possible! Lorsqu’elle est clouée en ville, Patricia Michaud file nager – et bronzer – au Wohlensee.
Un mardi caniculaire de début juillet, vers 17h30: après une longue journée au bureau passée à lutter contre la somnolence induite par la chaleur, je rentre à la maison. Le soleil est encore haut dans le ciel et j’ai une pensée envieuse pour toutes les personnes – la moitié de la ville me semble-t-il - qui sont en train de se prélasser sur une plage méditerranéenne.
Rien de tel de mon côté. Mes vacances, programmées en août, sont de la musique d’avenir. Quant au week-end, qui sera peut-être l’occasion d’une escapade rafraîchissante, il est encore loin. Même une virée express au bord du lac de Thoune ou de Bienne est exclue, puisque je me suis engagée ce soir-là à 19h à donner un coup de main à une copine pour des tâches rédactionnelles.
Il me reste donc une heure seulement pour assouvir ma soif de sensations balnéaires. Un projet complètement illusoire?! C’est oublier un peu vite que Berne compte son propre lac, le Wohlensee. Et qu’il existe à quelque 4 kilomètres de mon appartement une modeste pelouse jouxtant l’eau que je surnomme avec affection «Bärn Beach».
Anticipant ton scepticisme, cher lectorat, je te détaille la chose: d’après Google Maps, 12 minutes suffisent pour relier à vélo mon logement de la Länggasse au Stägmatt-Steg, la passerelle jouxtant le camping Eymatt qui mène à mon bout de gazon. Si je consacre une quinzaine de minutes à barboter dans l’eau, il me reste un bon quart d’heure pour me prélasser au soleil sur une serviette de plage. Dynamisée par la baignade et la mini-bronzette, j’enfourche alors ma bicyclette et effectue en 18 minutes – toujours selon Google Maps – le trajet du retour à travers la forêt. Une heure top chrono au total!
Un camping en cache un autre
L’existence même du Wohlensee, je l’ai découverte un peu sur le tard. Durant mes premières années de vie dans la capitale fédérale, j’avais tendance à mettre sans trop réfléchir le cap sur la Bremgartenwald ou sur le Gurten lorsque des envies de jogging ou de balade de proximité se faisaient sentir.
Lorsqu’une copine de quartier m’a proposé que nous emmenions nos enfants respectifs manger une glace «au camping», j’ai cru qu’elle parlait de celui d’Eichholz et n’ai pu m’empêcher de râler intérieurement à la perspective de devoir traverser la ville à vélo. Quelques heures – et un cornet au chocolat au camping Eymatt – plus tard, je découvrais avec étonnement ce lac un peu improbable, coincé entre un site naturel protégé idyllique et des barres d’immeubles.
Depuis, j’y retourne régulièrement, que ce soit pour courir, pour randonner, pour me baigner et/ou pour prendre l’apéro à la sympathique buvette Bogen 17. En bonne Helvète, j’apprécie le fait que l’endroit soit desservi par un car postal dans lequel je peux monter au coin de ma rue si l’envie de faire du vélo n’est pas au rendez-vous.
Assise sur un banc ou à même la rive, un sandwich à la main, j’aime tout particulièrement observer le pas de deux qu’interprètent les cygnes et les avironnistes. Tout comme celle des volatiles blancs, l’agilité et la grâce des rameur·euse·s dans leur embarcation allongée ne cesse de m’impressionner. Cela fait d’ailleurs un certain temps que j’envisage de m’inscrire pour une initiation à ce sport. En espérant que la progression sur l’eau en marche arrière ne déclenche pas chez moi les mêmes nausées que dans le train ou le bus.
Eaux dormantes
Ce que je n’ai jamais vraiment compris, c’est où finit l’Aar et où commence le Wohlensee. Stricto sensu, ce dernier se limite-t-il à la partie la plus renflée de la rivière, située entre le pont de Wohlei et le Wehrbrücke de Mühleberg? Ou peut-on déjà parler de lac à partir du Halenbrücke, ce qui inclurait ma petite plage? J’ai tendance à privilégier cette seconde option, qui me permet d’affirmer, comme je l’ai fait un peu plus haut, qu’une heure suffit à une escapade lacustre depuis mon domicile.
Reste qu’à force de vouloir faire du Wohlensee un «vrai» lac, j’ai fini par oublier que son eau n’est pas stagnante. La réalité du terrain m’a servi de piqûre de rappel. Un jour, alors que je m’étais mis en tête de traverser le plan d’eau entre «Bärn Beach» et le ponton du club d’aviron, j’ai été déportée par le – certes faible – courant et n’ai réussi à sortir de l’eau que plus loin, et ce de façon assez peu élégante en raison des broussailles qui tapissaient la berge à cet endroit.
Affalés sur une licorne gonflable qui passait justement à ma hauteur, deux adolescents se sont bruyamment payés ma tête. Je ne leur en veux pas, j’aurais sans doute fait de même à leur place. Quoique, un peu plus discrètement.
À écouter en se prélassant au soleil: 31 years of waiting for this (Louis Jucker)
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